— C’est extraordinaire ! s’exclama le typewriter-médium, c’est extraordinaire ! mes mains s’agitent toutes seules…
— Pfftt ! quelle blague… chuchota Marlotte.
— Je vous jure, je vous jure… reprit Cardaillac.
Nous restâmes longtemps à écouter le bruit du télégraphe, coupé à tout instant par la sonnerie des fins de lignes et le raclement du traîneau. De cinq minutes en cinq minutes un feuillet nous était livré. Nous prîmes la décision de nous retirer au salon et de les lire tout haut à mesure que Gilbert, les ayant reçus de Cardaillac, me les remettrait.
La page 79 fut déchiffrée à la clarté du matin. La machine venait de s’arrêter.
Mais ce qu’elle avait imprimé nous parut assez captivant pour prier Cardaillac de vouloir bien nous en fournir la suite.
Il s’exécuta. Et quand il eut passé maintes nuits attablé devant le guéridon, à son clavecin graphique, nous possédâmes les aventures complètes du nommé Vermont.
Le lecteur en prendra ci-après connaissance.
Elles sont bizarres et scabreuses. Leur futur écrivain ne doit pas les destiner à l’impression. Il les brûlera aussitôt qu’achevées ; de sorte que, n’était la complaisance du guéridon, personne jamais ne les eût feuilletées. C’est pourquoi, convaincu de leur au-