ler à mon oncle que lorsqu’il sera d’humeur plaisante, et si le vieux soulier ne nous a rien appris. »
Ainsi raisonnais-je en reconduisant Lerne à Fonval. L’épuisement de mon désir appauvrissait mes idées ; je les croyais paisibles et nettes, mais j’étais surtout fatigué… On le voit, sous l’influence dominatrice du milieu, les attentats non prouvés de Lerne me préoccupaient avant toute chose, et je les imaginais détestables et sans nombre. J’oubliais que ses travaux, menés en catimini, à l’abri des contrefaçons, pouvaient réellement avoir un but industriel. Dans l’impatience d’assouvir ma curiosité, et la lassitude d’avoir contenté mon amour, cette stratégie me sembla conçue remarquablement. Je ne mesurais pas l’énormité de l’aveu fictif qu’il me fallait faire avant de rien obtenir en échange.
Plus de réflexion m’aurait indiqué le péril. Mais la fortune adverse voulut que mon oncle, satisfait de ma réponse et de me voir si bien « comprendre les choses », affectât la jovialité la moins prévue. Jamais occasion plus propre à mes desseins ne se représenterait.
Je la saisis étourdiment.
Selon sa coutume, enthousiasmé par la voiture, mon oncle m’avait fait exécuter des manœuvres à travers le labyrinthe, et c’est en décrivant des courbes que j’avais délibéré.