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le docteur lerne, sous-dieu

» Or, Emma et le mystère me retiennent au château. Je ne partirai donc pas.

» Reste alors la complicité simulée, qui aurait, de plus, l’avantage de me faire pénétrer l’énigme ; — et quel autre que Lerne la percerait à mes yeux, puisqu’Emma ne sait rien, et que, s’il m’arrive de chercher tout seul, chaque problème solutionné en laisse voir un suivant ?

» Une sagace diplomatie peut certainement décider mon oncle à de prochaines révélations. Il ne demande que cela. Mais comment l’y amener ?…

» Il importe de lui insinuer que ses secrets ne m’effraient pas, si criminels soient-ils. Donc, il sera bon de me poser en homme résolu, que la proximité de forfaits ne scandalise pas, et qui peut en retenir la dénonciation parce qu’au besoin, il les consommerait lui-même. — C’est cela. Parfait. — Mais où prendre un délit tel que Lerne soit capable de le perpétrer et dont je puisse dire qu’il est naturel, anodin, et que je le commettrais à la première occasion ?… Parbleu ! Nicolas, sers-toi de ses propres méfaits ! Avoue-lui que tu connais l’un de ses actes les plus répréhensibles et que tu approuves non seulement cette action, mais aussi toutes les autres de même sorte où tu es prêt à l’aider ! Alors, devant une telle déclaration, il se déboutonnera, et tu sauras tout, quitte à faire bon marché plus tard d’une confidence dictée par le seul intérêt ! — Cependant soyons astucieux, et statuons de ne par-