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le docteur lerne, sous-dieu

» Lerne m’a traînée par les cheveux. Il a fallu tout le crédit de sa parole, toute mon assurance d’un lendemain fastueux pour m’empêcher de fuir, ce jour-là.

» Aussi bien, m’ayant vue infidèle, ne m’aima-t-il que plus ardemment.


» Des jours……………


» À peine osais-je espérer que Mac-Bell avait subi la destinée de Klotz : le renvoi. Ni lui ni sa chienne ne reparaissaient. Enfin le professeur me pria de faire préparer la chambre jaune pour l’Écossais. — « Il est donc vivant ? » demandai-je sans réfléchir. — « À moitié, répondit Lerne, il est fou. Triste épilogue de votre faute, Emma ! D’abord, il s’est cru le Père Éternel, puis la Tour de Londres ; il s’imagine à présent qu’il est chien. Demain, il souffrira de quelque autre illusion, sans doute. » — « Que lui avez-vous fait ? » dis-je en balbutiant. — « Ma petite ! s’écria le professeur, on ne lui a rien fait ! Tiens-le-toi pour dit, et mords ta langue si tu n’as que des bêtises à rabâcher. Lorsque j’ai emporté Mac-Bell, après notre lutte dans la salle à manger, c’était afin de le soigner — tu as bien vu qu’il s’est trouvé mal. En tombant, il s’est gravement blessé à la tête, de là : lésion, de là : folie. Et c’est tout ; entends-tu ? »

» Je n’ajoutai rien, convaincue que si ton oncle n’avait pas supprimé Doniphan, la crainte de sa