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le docteur lerne, sous-dieu

sard des circonstances, d’un sopha ou d’un tapis.

» À cette époque, se place le grand voyage de Lerne. Deux mois, pendant lesquels ton oncle avait expédié Mac-Bell dans sa famille, sous prétexte de vacances.

» Ils revinrent le même jour. Je crois que le professeur et lui s’étaient donné rendez-vous à Dieppe.

» Lerne, sombre, courroucé : — « Il faut que tu attendes encore, Emma. » — « Qu’y a-t-il ? Ça ne va pas ? » — « On est d’avis que mes inventions ne sont pas assez perfectionnées… Mais il n’y a rien à craindre ! Je trouverai ! »

» Il reprit ses recherches dans le laboratoire.


Une fois de plus, j’enrayai la narration d’Emma.

— Pardon, fis-je, est-ce que Mac-Bell travaillait aussi dans le laboratoire, à ce moment ?

— Jamais. Lerne lui confiait des manipulations à exécuter dans la serre, où il l’emprisonnait, mon ami ! Pauvre Doniphan ! Il aurait mieux fait de rester là-bas ! C’est à cause de moi qu’il est revenu d’Écosse. Il me l’a fait comprendre avec son baragouin : « Pour vous ! pour vous ! » Il ne savait pas en dire plus long. Pour moi ! grands Dieux ! qu’était-il devenu, pour moi, quelques semaines plus tard !…

» Écoute, voici la folie, maintenant.

» Cet hiver. Il neige. Après le déjeuner. Lerne sommeille dans un fauteuil du petit salon, près de la salle à manger ; du moins, il fait semblant de dormir.