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le docteur lerne, sous-dieu

— Tu as raison, dit-il froidement.

Il mit pied à terre, et, parmi l’affluence des voyageurs endimanchés, souleva le capot et regarda le moteur avec minutie. — Je me sentis mal à l’aise.

Mon oncle tira son couteau, démonta le carburateur et coula dans sa poche quelques-unes de ses pièces. Il m’interpellait cependant :

— Voilà ton véhicule immobilisé, disait-il. Mais, comme tu pourrais t’esquiver d’autre façon, je vais te prescrire une tâche. À mon retour, tu me présenteras le carburateur complet, rafistolé avec des pièces de ta fabrication. Le maréchal n’a pas fermé sa forge ; il te prêtera l’enclume et l’étau ; mais c’est un pauvre d’esprit, impuissant à te seconder. Il y a là de quoi t’amuser jusqu’à cinq heures quatorze…

Voyant que je ne bronchais pas, il poursuivit d’un ton gêné :

» Pardonne-moi, Nicolas, et sois persuadé que tout ceci n’a pour but que d’assurer ton avenir en sauvegardant le secret de nos travaux… Adieu.

Le train l’emporta.

Je l’avais laissé faire sans marquer de dépit et sans en ressentir. Piètre chauffeur, détestant sur mes mains la graisse et les meurtrissures, contraint, de par la volonté de mon oncle, de me priver d’un mécanicien, j’avais emporté dans mon coffre plusieurs pièces de rechange, dont un carburateur entier, tout prêt à être