Les bâtiments gris s’appelaient donc le laboratoire ! C’était pour ce mot-là que le professeur avait bâillonné d’un soufflet la servante. Mes connaissances augmentaient…
Emma reprit d’un ton excédé :
— Je te le répète : il n’y a pas de danger. Voyons ! est-ce que c’est la première fois ?
— Il n’y avait pas le Nicolas…
— Allons, fais ce que je te dis !
Mal résignée, Barbe s’en alla faire le guet.
Emma demeura quelques instants aux écoutes. Belle ! oh ! belle comme la Stryge de la Luxure ! Et pourtant elle n’était qu’une silhouette sur le rectangle lumineux de la porte, une ombre immobile… mais souple à l’égal d’un mouvement. Car Emma au repos semblait toujours s’être arrêtée au milieu d’une danse et même la continuer par on ne sait quel maléfice, tellement sa vue était une harmonie : harmonie des bayadères lascives qui ne savent mimer que l’amour, et ne pourraient se déhancher, onduler, frémir ou se cambrer, ni secouer leur chevelure, ni esquisser le moindre petit geste, sans qu’on les imagine en volupté…
La vie bouillonna dans mon corps. Une exaltation m’assaillit, marée toute-puissante venue du fond des siècles : Emma ! Elle ! elle chez le fou ! Tout ce paradis à cette brute !… La garce !… Je l’aurais tuée !
Vous dites que je ne savais rien ? que je faisais des