avait suscité mon rêve auditivement, des sons véritables m’ayant suggéré dans le sommeil la vision de criards imaginaires.)
Là-bas, un chien efflanqué me tournait le dos. Très grand, il avait posé ses pattes de devant sur les persiennes closes de mon ancienne chambre et, par intervalles, poussait à toute gorge un long gémissement. Les autres abois — les étouffés — lui répondaient à l’intérieur de la maison ; mais étaient-ce bien là des jappements ? Si mon ouïe, désormais suspecte, m’avait encore leurré ! On aurait dit, plutôt, la voix d’un homme s’efforçant d’imiter celle d’un chien… Plus j’écoutais, plus cette conclusion s’imposait… Oui, certainement, il était même impossible de s’y méprendre ; comment avais-je pu hésiter ? cela sautait aux oreilles : un facétieux quidam, installé dans ma chambre, s’amusait à agacer le pauvre toutou.
D’ailleurs, il y réussissait ; l’animal donnait les signes d’une exaspération grandissante. Il modula terriblement sa clameur, lui donnant à chaque fois une intonation plus extraordinaire, comme désespérée… À la fin, il gratta les persiennes avec rage et les mordit. Je perçus le craquement du bois entre ses mâchoires.
Tout à coup, la bête s’immobilisa, le poil hérissé. Brusque et violente, une apostrophe éclatait dans l’appartement. Je reconnus le verbe de mon oncle sans pouvoir saisir le sens de la réprimande. Immédiate-