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SOURIRES PINCÉS


IV

LES BŒUFS


Lents et tranquilles, les grands bœufs viennent boire. Le dos en ligne, ils boivent. C’est à peine si l’eau tremble. Enfin, rafraîchis, non grisés, ils relèvent la tête en même temps et s’en vont comme ils étaient venus, sagement.

Mais l’un d’eux s’attarde.

Le bouvier très doux a beau lui piquer, sans malice, les écailles de crotte qui pendent à ses fesses : l’un d’eux s’attarde, et, les sabots plantés en terre, s’oublie à contempler l’image de ses cornes.