Au lieu de m’imaginer le mouvement gracieux de ma bonne amie qui les coupe, le bon sourire de ses lèvres, le brillant de ses yeux, et le tendre baiser qu’elle ajoute à cet amical souvenir pour lui porter bonheur, je ne vois qu’un peignoir de coiffeur malpropre, où des cheveux dégringolent en légères avalanches, à chaque cricri du ciseau ; des cheveux qui se recroquevillent, agonisants, qui sont morts, qui piquent le cou et font des hachures dans les oreilles.
Oh ! je n’en fais pas facilement accroire à mon cœur, moi ! Des scrupules montrent le bout du nez, comme des souris peureuses. Ma chattemite répugnance les met fuite.
Espère-t-elle, ma bonne amie, que je vais enfermer sa mèche dans un médaillon, et la porter sur ma poitrine, comme un élève des jésuites son scapulaire ?
Je regrette de ne l’avoir pas jetée négligemment dans la boîte aux lettres : un employé des postes s’en serait glorifié. Il doit exister quelque