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CIEL DE LIT


II

À peine Albert a-t-il retrouvé son bras que le supplice commence. Depuis quelques instants, en un point du coude, une piqûre l’agace, un chatouillement léger : c’est une aiguille, une vingtaine d’aiguilles, une pelote d’aiguilles. Réflexion faite, c’est plutôt une légion de fourmis subitement écloses. Comme une armée, elles se sont mises en mouvement, à la moindre alerte. Elles exécutent leur œuvre, forant toutes ensemble mille petits trous sous la peau. Elles courent sur les veines, tournent le coude, longent l’avant-bras, arrivent serrées au poignet, un passage difficile, et, plus à l’aise dans la