en dedans, le verre que lui tendait le vieux par
la fenêtre, et tous les deux buvottaient le vin nouveau,
avec la même attention et une égale connaissance de ses vertus. Du côté de la cheminée
ils entendaient le souffle flûteur de la vieille sur
ses pommes de terre.
— La cousine mange, disait Raponot.
— Non, elle bâfre et ne fait que ça. À son âge, elle a encore le ventre dur comme de la tôle, comme une femme pleine qu’elle n’a jamais pu être. Elle détruit toutes les pommes de terre, et ne m’en laisserait pas une, allez, la dévorante ! mais je n’y tiens pas, et je vivrais de racines. Oui, cousin Raponot, moi, tel que me voilà ! je souperais avec une trempette de racines !
— Et moi pareillement, disait Raponot ; mais c’est pas trop les racines qui manquent, c’est plutôt le vin.
Ensuite ils parlaient d’autre chose. De temps en temps, le vieux, par habitude, sans méchan-