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BAUCIS ET PHILÉMON


III


Ils vécurent comme le vieux l’avait ordonné. Ils se partageaient la soupe également, de bonne foi, sans chicane. Les cuillers allaient, lentes, du bord au milieu de l’écuelle, et là s’arrêtaient sans se toucher, de sorte qu’il restait toujours entre elles un petit mur de pain trempé pour le chat. Puis, l’homme buvait son vin et sa face s’empourprait sous ses poils blancs, semblable à un soleil rayonnant sous un horizon de neige. La femme épluchait ses pommes de terre, accroupie dans la cheminée, près de la marmite,