Page:Renard - Le Coureur de filles.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
LES JOUES ROUGES

courbé sous la malle, s’était arrêté afin de conserver ses distances, ce dont profita un tout petit pour plaquer sur son tablier bien blanc ses cinq doigts trempés dans du sable mouillé. Les joues de Marseau s’étaient rosées à paraître peintes. Il éprouvait sa première peine de cœur sérieuse ; mais, troublé et contraint de s’avouer qu’il regrettait le maître d’étude un peu comme une petite cousine, il se tenait à l’écart, inquiet, presque honteux. Sans embarras, Violone allait à lui quand on entendit un fracas de carreaux. Tous les regards montèrent vers la petite fenêtre grillée du séquestre. La vilaine et sauvage tête de Véringue parut. Il grimaçait, blême petite bête mauvaise en cage, les cheveux dans les yeux et ses dents blanches toutes à l’air. Il passa sa main droite entre les débris de la vitre, qui le mordit, comme animée, et menaça Violone de son poing saignant.

— C’est toi, dit le maître d’étude, petit imbécile, te voilà content !