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LE COUREUR DE FILLES


II


Le père dut intervenir. C’était un homme d’une force extraordinaire. De ce qu’on l’avait vu abattre un bélier malade, d’un seul coup de pioche à la nuque, on avait conclu qu’il pouvait prendre un bœuf furieux par ses deux cornes, et le retourner sur le dos, simplement, comme une petite tortue de restaurant. Une autre fois, n’avait-il pas, d’une détente de jarret, cassé la jambe droite d’un de ses meilleurs amis ?

Ces histoires étonnantes, peut-être fausses, se contaient aux veillées d’hiver, aux soirées d’été, au chant criard des rainettes, et intéressaient comme des légendes.