Page:Renard - La Maitresse.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on vous aime finement, qu’on vous offre parfois deux sous de violettes, un baba au rhum, un bout de ruban, une promenade en voiture, et qu’on ait pour vous ces petites attentions sans prix, qui font plus chaud au cœur des femmes que le duvet à leur cou.

Vous ne vous mettez jamais en colère et vous céderiez tout de suite, sans discussion, pour avoir la paix, à l’homme qui s’avancerait sur vous, les yeux injectés de sang, tandis que son visage émettrait une lumière verte.

Vous êtes paresseuse en toute justice, parce qu’il vous semble que le rôle d’une belle femme consiste à rester belle, et qu’on lui doit, sans même qu’elle le demande, les habits, l’argent de poche, la nourriture et le logement.

Vous êtes la femme que je rêvais.

Et je vous quitte et je vous donne.

À peine ai-je eu le temps de vous embrasser.

Comme un visiteur gauche repasse