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LA MERVEILLE
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par-là, d’une manière détournée, se plaisent furtivement à lui déceler leur existence, — il en est un, Lebris, qui n’est plus pour vous inconnaissable. Cet élément, que nous distinguons rarement, grâce à d’exceptionnelles manifestations lumineuses, sonores, tactiles, voire olfactives et gustatives, — cet élément que nos ingénieurs utilisent aujourd’hui sans savoir au juste ce qu’il est, ni comment il agit, — cet élément redoutable, occulte, universel, — vous, Lebris, seul au monde, vous en recevez l’impression directe. J’ai remplacé vos yeux par des appareils qui le saisissent comme l’oreille saisit le son, comme l’œil saisit la lumière visible. Moi, je ne devine la présence de cet élément qu’au bruit du tonnerre et de l’étincelle, à la vue de la foudre, à l’odeur de l’ozone, à la secousse d’une bouteille blindée, au spectacle de machines qui tournent et d’ampoules qui brillent… Vous, partout où elle est, vous voyez l’ÉLECTRICITÉ.

» J’ai remplacé vos yeux par des façons d’électroscopes très perfectionnés. Ils perçoivent du monde l’aspect électrique ; ils