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L’HOMME TRUQUÉ

sur une sente sylvestre, de lui très familière, dont il palpait le talus du bout de sa canne. Les bois, en effet, s’étendent derrière la maison Lebris, et c’est, paraît-il, ce voisinage bocager qui avait décidé Mlle Grive à s’y établir pour l’été.

Je ne sais quel détail d’aménagement avait provoqué sa présence chez sa propriétaire, lorsque je m’y présentai moi-même.

Mme Lebris me nomma.

La veille, à peine avais-je eu le temps d’apercevoir la jeune fille. Je ne connaissais encore que la beauté de sa personne, la grâce de ses mouvements, le regard velouté de ses yeux gris de perle et ce parfum de rose dont elle était fleurie… — Sa voix faisait une musique…

J’ai dû pâlir et trembler. Je cherchais en moi celui que je n’étais plus. J’aurais voulu tout ensemble m’enfuir et ne plus jamais la quitter.

— Je viens…, balbutiai-je. C’est pour la promenade de Jean…

Jean venait de sortir. Il était tard. Croyant que je lui ferais faux bond, il s’était