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L’HOMME TRUQUÉ

petit tremblement de gorge que donnent les grands contentements :

— Je suis arrivé à Lyon avant-hier, au dépôt de mon régiment. On m’a démobilisé tout de suite. Je me suis fait conduire chez Noiret. Il m’a dit que vous étiez à Belvoux ; que vous étiez rentré au mois de janvier. Et alors nous avons combiné ce retour nocturne. Je n’ai pas voulu vous expédier de télégramme, ni vous téléphoner ; toujours à cause de maman. Une indiscrétion, une maladresse l’auraient brisée ! Et enfin, je voudrait tant éviter le bruit, les questions, les histoires dans les journaux…

— Nous arrangerons tout cela pour le mieux. Ne vous forgez pas d’ennuis, mon petit Jean. Soyez tranquille.

— C’est à Strasbourg, vous savez, que j’ai repris le contact… Une aventure !… Oh ! une aventure… Imaginez-vous : on m’a enlevé — c’est le mot — enlevé de l’ambulance allemande !… Je ne voyais plus clair. On en a profité. J’ai été transporté je ne sais où. On m’a soigné, très bien. C’étaient des médecins, n’est-ce pas, des gens qui voulaient expérimenter je ne sais quel traite-