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LA RUMEUR

L’avènement de la lune le surprit au haut de la muraille. Il rampait le long du bord, au-dessus de la niche ronde, et se penchait pour écouter.

À cent pieds plus bas, la ravine tendait son tablier blanc, semé de bouquets noirs.

Cette ravine, Marie avait appris à la connaître.

Elle y arriva sur les quatre heures du matin, en compagnie d’une femme qui avait veillé avec elle.

Florent Max gisait au milieu d’un framboisier. Les ronces n’avaient pas amorti sa terrible chute. Il n’était plus qu’une chose honorable, — une chose très clair de lune. Sa posture avait beaucoup de naturel et de simplicité. Rien de laid, heureusement. Rien de beau non plus, et c’est dommage.

Il venait de quitter le monde où la fête éternelle ne se célèbre pas. Peut-être qu’il savait tout, à cette heure ? Peut-être qu’il savait en quel lieu de l’univers la ville du mirage élève sa resplendissante apothéose ? Ou bien l’avait-il trouvée sur les rives