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CHÂTEAU

Je l’emmenai, le jour même, en Suisse. Au bout d’un mois, je l’y laissai sous la garde d’un confrère et de Mme de Castièvre, — sans espoir, hélas, de guérison !

Le merveilleux est chose trop rarissime pour qu’on en détruise bénévolement l’illusion, quand on a le bonheur de la posséder.

C’est pourquoi j’ai maudit le damné bavard qui m’a demandé, l’autre fois :

— Vous savez comment cela s’est passé ? Non ? Alors, que je vous dise :

» C’est derrière la tapisserie qu’on a frappé l’inconnu, — tout a fait comme Polonius dans Hamlet. Oui, on a cru le frapper derrière cette tapisserie vers laquelle il s’était dirigé résolument à la première alerte. Et quand la tapisserie fut écartée, l’armure était affalée dans un coin, — l’armure inoccupée, — ou du moins une armure semblable à celle de François Ier… Depuis quand se trouvait-elle derrière la tapisserie ? Et qui l’avait apportée ?…

» Quant à l’autre armure, — celle qui