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CHÂTEAU

de Mme de Soucy comme l’atlante d’airain qu’enlace un chèvrefeuille, le danseur titanesque menait le bal.

Moi, je ne lâchais pas M. de Castièvre. Et pour cause. Une frayeur sans nom persistait à lui verdir la face. Ses yeux hagards s’étaient pochés et cernés d’une meurtrissure rosâtre. Il m’effrayait.

— Diane se tient mal, me dit-il d’un air égaré.

Par le fait, la duchesse d’Étampes manquait de tenue. Le roi, son bel ami, se comportait avec elle un peu trop selon le bon plaisir. M. de Rocroy suivait de tout près le récit des vieux chroniqueurs ; il s’efforçait d’être François Ier jusqu’en ses libertés d’allure ; et, vraiment, il aurait pu épargner à Mme de Soucy certaines poses fort exquises, mais tendres à l’excès. La jeune femme, subjuguée, se laissait aller à sa fantaisie. Mme de Castièvre tenta de la rappeler au sentiment des convenances. Pour toute réponse, le couple resserra son étreinte. La duchesse revint à nous.

— Je vous en prie, dit-elle à son mari, parlez à Maurice ! Faites-le cesser ! Je ne