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PROLOGUE-ÉPILOGUE
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sûrement par la suite, le docteur Bare s’était trouvé, roulant par une nuit noire, sur la route de Belvoux à Salamont. Dans la traversée du bois des Thiots, la clarté de ses projecteurs lui avait montré tout à coup l’obstacle d’une grande automobile tous feux éteints et placée en travers de la route, de telle manière qu’il ne pût passer outre en se faufilant à droite ou à gauche. Cette vue l’effraya certainement, et il dut se douter d’un péril ; sa précipitation à faire demi-tour en témoignait.

Par une de ces volte-face dont il avait la spécialité, il put en quelques secondes renverser les chances et piquer sur Belvoux à toute allure, pensant que la grosse voiture ne pourrait prendre la chasse qu’au bout d’un moment et comptant sur la célérité de la torpédo pour garder sa distance.

À peine était-il lancé qu’il aperçut devant lui un autre obstacle, sous la forme d’une deuxième automobile. On l’avait enfermé. Une ruse hostile triomphait. Pendant qu’une voiture l’attendait en un point fixé, l’autre, silencieusement, obscurément, l’a-