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CHÂTEAU

succédaient aux galeries comme les anecdotes aux commentaires. C’est ainsi que je fis connaissance avec les défunts possesseurs de Sirvoise et surtout, comme de juste, avec le roi François Ier, qui avait mené là, durant plusieurs années, sa vie d’amour et de joyeuseté. M. de Castièvre, féru de ce Valois, excellait à le dépeindre. Il déployait, du reste, en tout ceci, l’habileté d’un metteur en scène accompli, graduant ses effets, ordonnant sa visite et sa conférence suivant une progression pathétique, et me réservant le bouquet pour la fin.

Le bouquet ? Je m’explique.

Le duc me tenait depuis quelques minutes dans un cabinet obscur et bas de plafond, où sa parole chaude évoquait le spectacle d’un tournoi sous les murs de Sirvoise. Il en avait décrit les phases et commençait à discourir sur l’équipement bizarre et somptueux des champions, lorsque soudain, poussant une porte, il m’introduisit dans une salle immense, claire et fantastique. Son élévation, sa voûte ogivale rappelaient la nef d’une église. Des poutres aériennes la traversaient dans sa largeur,