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CHÂTEAU

moulait son corps d’athlète, sa taille mince et sa large poitrine. Je n’ai jamais rencontré plus beau spécimen d’humanité, visage plus sympathique, front plus intelligent, bouche plus rieuse.

— Le comte de Rocroy. Le docteur B…

Une porte s’ouvrit à deux battants.

— Madame la duchesse est servie.

Au luxe des toilettes, à l’éclat du couvert et aux jonchées de roses qui fleurissaient la table, je vis que Mme de Castièvre se rappelait mes anciennes prescriptions et qu’elle entourait le duc de toutes les joies qu’elle pouvait lui procurer. Ce repas fut d’ailleurs comme un triomphe de l’allégresse. L’entrain de M. de Rocroy avait quelque chose de formidable. On me dit qu’il était renommé dans toute la cavalerie française, autant pour ses exploits de bon vivant que pour ses prouesses sportives. Son esprit nous en donnait par contagion. Mme de Castièvre s’efforçait de lui tenir tête. Mme de Soucy, toute grisée de bonheur, rivalisait de malice avec son prétendu. Bref, à plusieurs reprises, on fit sourire le duc de Castièvre ; si bien qu’au