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CHÂTEAU

Mon amitié pour lui et la connaissance que j’avais acquise de son tempérament nerveux, — pour ne pas dire plus, — me firent un devoir de répondre à son appel. Je décidai de lui consacrer mes vacances.

Le château m’apparut au soleil, historique et grandiose, comme l’une des plus merveilleuses créatures de pierre que la Renaissance ait enfantée. On peut croire là-dessus les tableaux, les gravures et les cartes-postales : Sirvoise est bien ce miracle d’architecture qui, dominant la Loire sablonneuse, édifie sa blanche apothéose sur un fond de collines douces, crespelées de forêt.

M. de Castièvre m’attendait au perron. Bien que mon arrivée le ragaillardît manifestement, je fus frappé de son aspect sinistre. Il s’obstina toutefois, en ricanant :

— C’est la duchesse qui a réclamé votre concours. Je ne vais pas mal du tout, allons ! Comme toujours ! Comme toujours !

La jolie Mme de Castièvre me regardait avec des yeux remplis d’inquiétude.

Elle voulut m’accompagner elle-même à