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L’HOMME TRUQUÉ

sant, et qui marquait le point terminus de la randonnée nocturne. Les deux voies y trouvaient leur fin, dans une boucle.

Donc, le docteur venait bien de Belvoux, et soudain une cause mystérieuse l’avait provoqué à revenir sur ses pas en faisant tête à queue sans ménagement, au milieu de l’obscurité.

Qu’est-ce donc que ses phares avaient éclairé devant lui ? Quel danger avait surgi des ténèbres tout à coup ?

Le gendarme, revenant lui-même vers Belvoux, suivit les traces minutieusement, — ce qui, dans la réalité, constituait un travail des plus malaisé. Il observa, pour l’une d’elles, des embardées qui lui parurent des témoignages de vitesse, puis une glissade révélatrice d’un coup de frein brutal, et l’arrêt du véhicule, indiqué par une sorte de talonnement qui avait creusé des ornières juste en face des trois pas, à la hauteur du cadavre.

Et il se demanda quelle raison avait obligé l’automobiliste à stopper dans sa fuite et à sauter de voiture pour gagner le bois, ainsi qu’il paraissait.