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L’HOMME TRUQUÉ

saisi que l’aspect électromagnétique des choses perceptibles par nos sens ordinaires. Or, cet aspect n’avait cessé de devenir plus précis, plus complet. Qui prouve que l’accoutumance des appareils fabriqués par Prosope n’a pas permis à Jean Lebris de distinguer plus avant, et de découvrir un monde clandestin, un peuple exclusivement formé d’électricité, constitué par un fluide si subtil que nos détecteurs les plus impressionnables n’en sont pas influencés ? Un homme, enfin, a-t-il pu entrevoir l’une de ces races invisibles dont il est philosophique de dire qu’elles nous environnent ?[1] Et cette race use-t-elle à son gré de l’humanité, sans que l’humanité s’en doute ? Lui devons-nous parfois la maladie, la démence, la mort ?… Je ne puis résoudre la question, n’ayant pu savoir à quels moments Jean Lebris délirait, à quels moments il ne délirait pas.

Il mourut le 22 octobre, au point du jour, après un coma de vingt-quatre heures. Fanny le pleura sur mon épaule.

  1. Lire à ce propos l’admirable nouvelle de J.-H. Rosny intitulée Un autre Monde.