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LES DERNIERS JOURS DU PHÉNOMÈNE
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s’en allaient de-ci de-là, à travers les solides, passant dans l’atmosphère aussi aisément qu’à travers les meubles, les maisons, le sol. Et ils s’accrochaient parfois aux choses et aux êtres, où leur réunion pouvait former des grappes que Jean Lebris comparait à des agrégats de bulles de savon pleines de mystérieux tourbillons. Il les chassait, ces bulles, quand elles s’approchaient de lui. Mais les chasser, le pouvait-il ? On en aurait douté, à voir les efforts qu’il faisait pour les arracher de sa poitrine, prétendant qu’elles l’étouffaient.

Une fois, il m’avertit qu’un de ces globes s’était attaché à mon cerveau, et je reconnais qu’alors je souffrais d’un mal de tête des plus pénibles. — Était-ce une coïncidence ?

Le problème se pose. Jean Lebris était-il encore à même d’observer ?… Le délire lui a-t-il montré des créatures inexistantes, ou faut-il croire que son sixième sens, constamment en progrès, constamment plus puissant, était parvenu à lui faire percevoir des formes encore insoupçonnées ? Jusque-là, les yeux-électroscopes n’avaient