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PROLOGUE-ÉPILOGUE
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l’avait vu souvent passer, au volant de la petite torpédo, et parfois exécuter des marches-arrière vertigineuses, ou virer sur place en dérapant, avec une adresse hardie.

La voiturette avait laissé ses traces sur la route. Juliaz les suivit, se tenant toujours en dehors de la chaussée.

Les pneus d’arrière couvraient les pneus d’avant. L’un était à nervures, l’autre clouté. La voiturette avait passé deux fois, en sens inverse, le pneu clouté se trouvant d’abord d’un côté de la route, et ensuite de l’autre côté. Mais quel était le sens de chaque voie ? Celle-ci, vers Belvoux ? Celle-là, vers Salamont ? Comment interpréter l’aller et le retour ? Voilà ce que les traces ne disaient pas. On pouvait présumer que le docteur était parti de Belvoux, mais seule l’enquête pourrait le confirmer.

Juliaz, qui ne s’y attendait guère, fut renseigné là-dessus alors qu’il se bornait à inspecter les parages du crime sans avoir un objectif particulier. Il découvrit sur la route, à trente mètres environ du cadavre et dans la direction de Salamont, un dérapage circulaire, facilité par le terrain glis-