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L’HOMME TRUQUÉ

Il secoua la tête.

— Non, dit-il. N’en parlons plus.

J’eus l’intuition qu’une seule influence était assez puissante pour le faire revenir sur sa décision. Le jour même, au tennis des Brissot, j’informai Fanny Grive de ce qui se passait.

— Il m’en voudra certainement d’avoir eu recours à vos prières, lui dis-je. Mais l’essentiel est de le décider, car je le trouve bien mal.

Puis je lui rapportai les termes dans lesquels Jean Lebris m’avait opposé son refus, — en taisant, bien entendu, tout ce qui concernait les yeux-électroscopes.

Il me sembla qu’elle pâlissait un peu.

Je n’étais venu chez les Brissot que pour la rencontrer et lui parler à l’aise. Nous cheminions dans une allée du parc, à l’abri de tous les regards.

— Fanny ! m’écriai-je en la voyant pâlir.

Et je la dévisageai avec anxiété, mordu par la hideuse jalousie.

Mais, sans relever la tête, elle plongea pensivement dans mes yeux le rayon gris de ses prunelles ; puis un sourire triste,