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GYMKHANA
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— Ami, soyez bon jusqu’à la fin. Je pensais que vous aviez vu… Le pauvre garçon serait si malheureux !… Oh ! n’allez pas supposer qu’il m’ait avoué… Non ! Mais j’ai bien compris. Et pouvais-je lui briser le cœur ? Pouvais-je le faire souffrir, lui qui va bientôt nous quitter ?… Hélas ! ami, vous-même, tout à l’heure, vous craigniez que Jean Lebris ne fût plus là dans deux mois, pour assister à notre mariage. Alors, il faut attendre, n’est-ce pas ?

— Oui, répondis-je, Nous attendrons. Cela est bien. Cela est juste. Vous êtes la meilleure… Pardonnez-moi, je ne savais rien, je ne suis qu’un niais… Je vous admire. Je vous aime.

— Je vous aime aussi, me dîtes-vous lentement.

Le sang revenait à ma face.

Nous rentrâmes, la main dans la main. À tout instant, je vous regardais comme on respire une fleur. Les roses, dont vous étiez, parfumaient notre tête-à-tête. Quelques-unes, au vent de l’auto, s’effeuillaient derrière nous.