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GYMKHANA
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d’intimité dont la sensation m’était des plus douce.

Quant à Jean Lebris, inutile de dire qu’il fuyait comme la peste toute occasion de démentir sa sauvagerie. Pour l’apprivoiser au profit de la charmante réfugiée, il n’avait fallu rien moins que l’irrésistible séduction de Fanny, sa bonté serviable, son entrain communicatif, ce bon-garçonnisme si exquis dans une jeune fille douée d’un pareil éclat. Il aimait la voix de sa lectrice, la gentillesse prévenante de son guide ; mais, infirme et farouche, il repoussait toujours nos instances quand nous parlions de le conduire à quelque petite fête.

Malgré toute la violence de l’amour qui m’envahissait, Jean Lebris tenait une grande place dans ma vie. Je le soignais de tout mon cœur et de tout mon savoir, et sa gratitude se manifestait par la complaisance avec laquelle il se prêtait à mes études expérimentales.

Comme on le verra dans mon mémoire, j’employais Jean Lebris à plusieurs fins, que voici :

Je me servais de son intermédiaire pour