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L’HOMME TRUQUÉ

duire la Nature, de rendre aux aveugles la faculté qui leur manque si cruellement.

» — C’est une conception étroite et égoïste, un point de vue mesquin. Pouvez-vous comparer la guérison d’un infirme — un raccommodage — à l’extension de la puissance humaine ? Nous ne sommes pas des rebouteux, nous sommes les pionniers de la plus grande humanité !… Au surplus, Lebris, il faut savoir que ces appareils électroscopes, dont vous êtes munis, ne sont pas autre chose, au fond, que des yeux… Mais oui. Tout à l’heure, je parlais d’analogie entre la lumière et l’électricité. L’expression est insuffisante…

» La lumière et l’électricité sont identiques. Ce que nous appelons « lumière «  n’est qu’une électricité dont les oscillations sont assez rapides pour influencer la rétine. Ce que nous nommons « électricité » n’est qu’une lumière dont les oscillations sont trop lentes pour que notre œil puisse les capter. On est arrivé à produire des courants électriques de cinquante milliards d’oscillations par seconde ; qu’on parvienne à rendre ces oscillations dix mille fois plus