Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/97

Cette page n’a pas encore été corrigée

MARIETTE AU THÉATRE


Elle n’a encore vu que La Jeunesse des Mousquetaires et Vingt Ans après, et elle est déjà fixée. MM. Auguste Maquet et Alexandre Dumas père ne l’auront pas. Elle refuse de marcher. Elle connaît la vie. Elle était malheureuse au village, elle y a peiné et souffert, elle ne vient pas à Paris pour pleurer sur de fausses infortunes.

Ce dimanche, en matinée, à la Porte-Saint-Martin, elle faisait scandale. On jouait Vingt Ans après. Une de ses parentes, concierge d’un bel immeuble, l’avait emmenée, et elles occupaient, grâce au prestige de la concierge, qui s’habille comme une dame, une loge de faveur, presque de face.

Mariette a ri tout le temps. Elle riait quand il fallait rire, et on s’amusait autour d’elle de la voir s’amuser ; mais elle ne riait pas moins fort aux scènes émouvantes. La concierge gênée, qui