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ALPHONSE DAUDET


faisons-nous là ? Pour qui ces prêtres et ce latin ? Étiez-vous de force à le comprendre ?

Dehors, le sens de vos obsèques redevient précis. C’est bien la foule de vos lecteurs qui vous accompagne, une foule mêlée à désespérer les gens connus qu’on ne reconnaît plus. Au cimetière, c’est la gravité d’une ascension et le désordre d’un assaut. J’aperçois Maurice Barres au profil net de grand-duc. Celui-là sait où il va et ne s’égare jamais. Je ne le lâche plus, au milieu des tombes, entre les arbres qui tachent de vert ses épaules, ce qui me paraît une excellente plaisanterie académique. Un gamin chantonne. Brusquement, tout s’arrête et se tait. Les toits humains des petites maisons funèbres s’immobilisent. Les ouvriers des caveaux voisins (il n’y a pas que vous de mort aujourd’hui) interrompent leur travail. Le soleil seul, un soleil myope, continue de descendre, de l’autre côté des branches fines comme des systèmes nerveux. Il se couche ainsi chaque soir et ce coucher n’a aucun rapport avec l’adieu que vous dit Zola.

Puis nous défilons au seuil de la demeure que vous habiterez dans cette ville. Ce n’est qu’un puits humide et froid. On se passe de mains en mains le petit casse-tête d’argent. Je frappe deux