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L’ŒIL CLAIR


tas de kilomètres, et surtout par votre beauté. Oui, vous êtes trop belle. Quelquefois je rêve, oh ! bien éveillé, que vous êtes ma maîtresse et je me dis : Qu’est-ce que j’en ferais ? mon Dieu ! qu’est-ce que je ferais de ce trésor ? par quels mots lui prouver que je sais son prix ? Vous manqueriez à mes rêves, mais votre présence me gênerait. Même de loin, je ne suis pas hardi.

Le nouveau domestique de notre ami Paul lui dit en style noble :

— Bonjour à Monsieur, bonsoir à Madame.

Ainsi je vous aime à la troisième personne. Tendresses à Madame !

P. S. Il y a dans l’amour que j’ai pour Berthe, de la joie, de la bonne santé. C’est ainsi que j’aime autant baiser sa joue que ses lèvres. Que de complications j’imagine avec vous !


III


Jaloux ! non. Mais je ne trouve pas que vous soyez assez fière, assez distante. Une femme comme vous devrait passer au milieu de la foule, sinon dédaigneuse, du moins comme absente. Vous êtes loin de cette perfection : qu’un mon-