Page:Renard - L’Œil Clair, 1913.djvu/126

Cette page n’a pas encore été corrigée
122
L’ŒIL CLAIR

— La prochaine fois vous laisserez mon chocolat tranquille.

— Bien, bien.

Oh ! que c’est pénible ? Nous comprenons mal. Cet homme a-t-il peur ? Ne lui a-t-on jamais appris à rendre au moins coup pour coup ? Ménage-t-il Rebel ? Oui. Ce doit être ça. Par une générosité inexplicable, il se retient de le tuer. Nous ne triomphons pas avec notre camarade, que gêne, d’ailleurs, sa facile victoire, et nous souffrons d’une grande pitié pour l’inconnu.

Il se rassied à son bureau, tête basse. Est-ce qu’il pleure ?

Rebel essuie le fond de son pupitre, ses cahiers et ses livres. Nous nous remettons au travail, agités de sentiments obscurs, et l’étude s’achève silencieuse.

Que va faire l’homme ? Un rapport au directeur ? Et après ? Non, il ne dira rien, nous le sentons. Il partira, nous en sommes sûrs, et demain, le malheureux se cherchera quelque autre refuge.