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LENDEMAIN DE FÊTE


C’est le lendemain du 14. La tête un peu lourde, M, le maire songe à ce que fut la Fête Nationale dans le village. Les cloches n’ont pas sonné, ni le mardi soir, ni le mercredi matin. Cette sonnerie n’avait plus de sens. Pourquoi taquiner M. le curé, seul maître dans l’église, on le voit bien, et inscrire au budget communal un inutile pourboire au sonneur ?

La veille du 14 juillet, rencontrant M. le maire, le sonneur a dit :

— Je sonnerai les cloches comme l'année dernière ?

— Non.

— Pourquoi ?

— Parce que... parce que les cloches ne sont pas républicaines.

— Ah ! J’aurais pourtant sonné plus fort que l'an passé.