ne peut pas être votre poète. C’est un paysan qui
ne marque pas mieux que moi.
Il se renseigne à la première maison du village.
Un vieux, assis devant sa porte, se dresse, donne une poignée de main à Philippe et dit, l’air tragique :
— Il est mort !
— Merci, mon vieux, dit Philippe.
Et le vieux se rassied, tout souriant.
— Il n’a plus sa tête, me dit Philippe.
Plus loin un autre vieux, dont la peau semble de papier, nous dit :
— Je vois bien que vous cherchez des lièvres.
— Nous cherchons M. Ponge.
— Là-bas, tenez ! au bout du village, aux dernières maisons, près de la fontaine. Vous ne le trouverez peut-être pas chez lui ; à cette heure de la journée, il est dans les champs, il garde sa vache, mais il ne s’écarte pas beaucoup de sa maison.
— Il garde sa vache lui-même ?
— Comme tout le monde !
Le village du poète n’a pas, ce soir, un goût de rose, et les gens de Viresac ne paraissent point incommodés, l’habitude ! Une vieille femme qui abat des prunes nous crie de son échelle :