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limaces sur ses joues poussiéreuses et les ont zébrées de barres. Heureusement, elle a son citron. Elle le partage en deux, m’en donne une moitié et se débarbouille avec l’autre. Elle a beau faire, on voit aux coins de ses yeux, de ses lèvres, ces apparences innommables qu’on trouve sur les tables de restaurant mal essuyées. C’est une leçon pour moi. Je ne me sers pas de mon citron et préfère rester franchement sale. Il me semble que ça doit moins se voir.

MADAME VERNET

Je suis laide, n’est-ce pas ?

HENRI

Oh ! Madame !

Je lui baise le bout de ses gants décolorés, et garde, aux lèvres, un goût de pâte graveleuse.