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troisième acte de Merlinette, qu’on dit très torsif, et de rejoindre ensuite quelques amis qui m’attendent pour souper. »

Vainement on me tend un dernier verre de chartreuse : je me lève, content de vivre, distingué.

« Heureux, heureux homme ! » répète Madame Vernet.

Quel acte ? Qui me paierait une choucroute ?

Dans la rue, la pluie tombe. Au bout d’une centaine de pas, mon pantalon, que j’ai dédaigné de relever, fait « flac, flac » sur mes talons. Les becs de gaz brillent comme des yeux en larmes. Des gouttes d’eau, langues humides, me font froid au cou. Je regagne ma petite chambrette, si tiède que je crois, ouvrant la porte, non entrer, mais continuer à être sorti, et je me couche en prenant la précaution d’installer sur mes pieds ma descente de lit et ma valise pleine de linge sale. C’est lourd mais chaud, et cela fortifie les chevilles.

Ah oui ! heureux homme !