Page:Renard - L’Écornifleur, Ollendorff, 1892.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XLIII

FLIRTAGE EN PLEIN AIR

Il y a moins de danger sur la route que dans ma chambre. Marguerite est là. Monsieur Vernet nous surveille. Nous ne flirtons qu’avec des clins d’yeux, des chuchotements, des pressions de bras ou des frôlements de hanches. Nous jouons « à celui qui courra le plus fort ! » J’enlève prestement Madame Vernet quand je l’attrape, et je sens son corps peser sur moi. Elle court mal à cause de ses robes et de ses coudes, et plus on est près d’elle, moins elle court vite. Son ardeur décroît comme la distance qui nous sépare.

Je l’assieds sur une borne, essoufflée ; j’at-