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XXXI

ATOMES CROCHUS

Ai-je jamais été plus heureux que maintenant ? Je me soude aux Vernet, assez égrillard pour Monsieur Vernet, qui aime les discours de gaillardise, assez sentimental pour Madame Vernet, qui parle toujours de son âge et ne le dit jamais, assez gamin pour faire coucou avec Marguerite. Je me propose de mener à bonne fin la pleine conquête de ces trois êtres, de les rendre miens, d’en extraire ce qu’ils pourront me donner de suc. Je tirerai d’eux une béatitude temporaire. Par une dernière pusillanimité d’esprit, je n’ose pas compter franchement ce que me fourniront ces dames ; mais je fixe l’apport précis de Monsieur Vernet : il sera le