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MAMAN PERRIER.

Si fait, il y en a une, elle est chez le serrurier.

MADAME PERRIER.

Il ne finit plus de la réparer.

MAMAN PERRIER.

Sans moi, le monsieur prenait racine dehors ; j’étais dans le jardin ; je désherbais les carottes ; j’entends appeler ; je lève la tête et qu’est-ce que je vois ? Je vois le monsieur planté là, avec son colis.

GEORGES.

Ah ! j’ai dû vous surprendre.

MAMAN PERRIER.

Oui.

GEORGES.

C’est bien plus drôle. Il rit tout seul.

MADAME PERRIER.

Et ce Maurice qui ne revient pas ! Entrez donc vous reposer, monsieur, vous asseoir.

GEORGES, qui commence à être gêné.

Oh ! merci, madame, je ne suis pas fatigué.

MAMAN PERRIER.

Monsieur s’est assis tout son content dans le train.

MADAME PERRIER.

Mais il a peut-être besoin de se passer de l’eau sur la figure ?

GEORGES.

Volontiers, madame, quoique à la campagne… Fausse entrée,

MAMAN PERRIER.

Alors, monsieur déjeune ?

MADAME PERRIER.

Naturellement. Croyez-vous qu’il aura fait cinquante lieues pour nous dire bonjour et repartir sans prendre quelque chose ?

GEORGES.

Madame, vous êtes mille fois trop obligeante. Surtout, que je ne vous dérange pas !

MADAME PERRIER.

Et quand vous nous dérangeriez !

MAMAN PERRIER.

Sommes-nous des sauvages ?