Page:Renard - Huit jours a la campagne.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jambes pour grimper à l’échelle et vous attraper deux ou trois cerises.

GEORGES.

Des cerises ? ne faites pas cela, madame !

MAMAN PERRIER.

C’est pour la soif. Elles vous ôteront le goût de la poussière et vous feront bonne bouche.

GEORGES.

Madame, je vous en prie, ne montez pas sur une échelle à votre âge ; je ne souffrirai point que vous vous exposiez. Je me reprocherais toute ma vie un accident.

MAMAN PERRIER.

N’ayez pas peur, mon cher petit monsieur, l’échelle est solide. Elle va au jardin.

MADAME PERRIER.

Et l’arbre n’est pas bien haut. Nous sommes navrées, monsieur ; et que diront vos parents ?

GEORGES.

Rien du tout, madame.

MADAME PERRIER.

Vous leur donnerez une mauvaise opinion de nous ; ils croiront que vous aviez hâte de nous quitter.

GEORGES.

Soyez tranquille, madame, je réponds d’eux.

MADAME PERRIER.

Vous êtes indulgent.

GEORGES.

Je suis orphelin.

MADAME PERRIER.

Oh !… monsieur ! moi qui espérais vous garder longtemps, j’arrangeais votre chambre. J’avais cueilli des fleurs. Marie ! Marie !

MARIE, à une fenêtre.

Quoi, maman ?

MADAME PERRIER.

Tu sais, les fleurs qui trempent dans un pot sur la cheminée ?

MARIE.

Sur la cheminée de ta chambre ? oui maman.