Page:Renard - Huit jours a la campagne.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sœur que de réputation. Il passe ses congés avec vous. Il fait de vous sa camarade. Quand il s’occupe de photographie, par exemple, vous l’aidez.

MARIE.

Il n’y a pas de danger qu’il me laisse toucher à ses affaires. Il est bien trop regardant.

GEORGES.

Vous vous promenez ensemble, vous faites de la bicyclette ?

MARIE.

Oh ! non, monsieur !

GEORGES.

Je vous assure, mademoiselle, qu’aujourd’hui les jeunes filles les mieux élevées, les jeunes filles du meilleur monde, roulent sur tous les chemins à bicyclette.

MARIE.

Il faut d’abord en avoir une.

GEORGES.

C’est juste, mademoiselle. Demandez-en une à votre généreuse grand’mère.

MARIE.

Elle me recevrait bien.

GEORGES.

Et Maurice ? Il a peut-être des économies ; voulez-vous que j’en parle à Maurice ?

MARIE.

Oh ! monsieur !

GEORGES.

Oui ou non ?

MARIE.

Monsieur !

GEORGES.

Je lui en parlerai. Qu’est-ce que je risque ? Je vous répète qu’il a une vraie tendresse pour sa sœur. D’ailleurs, ne vous comble-t-il pas de cadeaux à votre fête, à votre anniversaire ? Tenez, voulez-vous que je vous dise ce qu’il vous a envoyé la dernière fois ?

MARIE.

Le Beau Danube Bleu.

GEORGES.

Je le savais. Il me dit tout. Vous êtes une musicienne très distinguée au piano.