avec animation, et le peuple se demandait, en suivant le couple rouge quel infernal dessein pouvaient tramer ces gens singuliers.
On se disait qu’il est sacrilège de s’attifer à la façon des cardinaux ou macabre d’endosser la souquenille du bourreau, mais les jeunes hommes inventaient mille prétextes pour faire pardonner à la Vénitienne sa patrie, ses affronts et ses imprudences en faveur de sa beauté.
vi
À son grand étonnement, Hermann Lebenstein revit souvent chez lui Angela Calderini. Elle semblait avoir oublié le refus dédaigneux du lapidaire à son offre inopinée, et venait, seule et simple, apaiser à tout moment son désir d’être plus belle par des emplettes considérables et répétées.
Jamais elle ne parlait des rubis.
C’était là un sujet de conversation réservé à l’orfèvre Spirocelli, dont la Vénitienne fréquentait aussi assidûment la boutique vermeille. Spirocelli qui, étant Génois, ne pouvait posséder qu’un esprit mercantile, fut promptement persuadé que son