Page:Renard - Fantômes et fantoches, 1905.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
le lapidaire

— Oui, maître, répondit Smaragd d’une voix changée.

— Qu’y a-t-il ? Qu’est-ce qui te préoccupe ?

— C’est, répartit le valet, que vos rubis m’avaient toujours paru des spinelles, c’est-à-dire d’un rouge parfait, et je me suis aperçu tout à l’heure qu’on doit plutôt les ranger dans la variété des balais, dont la teinte est seulement rose…

Hermann tressaillit :

— Mon enfant, il est urgent pour toi, après les émotions de cette journée, de reprendre tes esprits dans une sieste réparatrice. Tu as vu de travers. Rends-moi les clefs, soupe copieusement et mets-toi de bonne heure au lit afin d’être plus tôt à demain, car, en vérité, l’air d’aujourd’hui n’est pas bon à respirer.

v


La guérison d’Hermann était rapide. Dès que la santé réapparut à son visage, dès qu’il eût quitté son masque de moribond et cessé d’être un objet d’efroi, il dépécha Smaragd vers sa fille, et Hilda Spirocelli lui tenait maintenant compagnie, tandis