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fantômes et fantoches

iv


Quelques mois s’étaient écoulés depuis la visite de Benvenuto Cellini, et Smaragd venait à peine de mettre à exécution ses projets de surveillance, lorsque Hermann, se retirant chaque soir parmi son triple attirail de chirurgien, de chimiste et de diamantaire, parut entreprendre fiévreusement un nouvel ouvrage.

Voir l’ouvrier nocturne était impraticable, les fenêtres de son réduit se couvrant de volets opaques et dominant la rue de la hauteur d’un étage : la porte en était close avec soin, nul fil de clarté ne l’encadrait et le trou de la serrure hermétiquement bouché ne projetait pas sur la muraille opposée du couloir sa silhouette lumineuse.

Smaragd écoutait donc. L’oreille collée au bois de l’huis, retenant son haleine, sans bouger, de peur d’être surpris, il se mettait à l’affût dès l’entrée d’Hermann dans sa geôle, et ne quittait sa position que s’il entendait le pas de son maître venir vers le seuil. Il grelottait, à cause de ses pieds nus, déchaussés pour une marche imper-